Dossier spécial sommeil de bébé : comment bien faire dormir bébé ?

Seconde partie de notre dossier consacré au sommeil de bébé. Dans notre premier volet dédié à la définition d'un bon sommeil pour nos "chatons, loirs et autres adorables marmottes", nous avons mis l'accent sur l'importance d'un bon sommeil pour les développements physiques et neuronaux des bébés.

Ce second volet nous en dit plus sur les causes les plus communes d'un mauvais sommeil et apporte quelques conseils pour aider bébé et ses parents à mieux appréhender cette indispensable phase de dodo !

Pourquoi le coucher est-il un moment si difficile ?

Soyons honnêtes, le moment du coucher peut être parfois un épisode redouté de la journée. C’est le temps des peurs, des pleurs, des caprices… dur dur. Pour l’enfant, se coucher pour la nuit signifie arrêter ses activités ludiques de découverte, mais surtout se séparer de ses parents. Et ça, c’est difficile. Alors il n’est pas rare que le petit bout de chou use de ruses pour retarder l’heure du dodo et repousser les limites posées par les parents pour pouvoir rester « encore 5 minutes !! ».

Si le sommeil de bébé peut être perturbé par de multiples facteurs tels que la température de sa chambre, ses vêtements, sa position, et même son repas, il arrive cependant que les maux infantiles troublent la phase du coucher nocturne. En effet, lorsque bébé fait ses dents, les nuits sont plus difficiles. Entre 4 et 7 mois, les petites quenottes vont commencer à sortir et… aie aie aie que c’est douloureux !! Bébé n’est pas serein et a du mal à s’endormir, ou se réveille plus souvent. Pour l’aider à passer ces moments pénibles de poussée dentaire, vous pouvez lui masser doucement les gencives, ou lui donner des anneaux de dentition à placer auparavant au réfrigérateur pour que le froid diminue la gêne. Les aliments froids lors des repas seront aussi les bienvenus, et bien sûr, la camomille en homéopathie, réputée pour soulager ces douleurs !

De même, lorsqu’il est malade (fièvre, maux de ventre…) dormir est plus compliqué. Les coliques, par exemple, sont fréquentes les 3 premiers mois de bébé, puis s’estompent avec le temps. Cependant, la position allongée sur le dos peut être douloureuse pour lui dans ces moments, c’est pourquoi il peut ronchonner quand vous le couchez. Vous pouvez alors le prendre dans vos bras et l’installer à plat ventre sur votre avant-bras, sa tête dirigée vers votre coude, pour le bercer, à l’image d’un petit lion dormant sur un branche d’arbre 😊.

Cette position soulagera son ventre et l’aidera à s’endormir, surtout si vous lui chantonnez une berceuse ou que vous lui caressez le dos avec votre autre main ! A essayer aussi, l’écharpe de portage.

Quoiqu’il arrive, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une maladie, mais aussi pour vous aider dans l’accompagnement du sommeil de votre enfant. Vous pouvez également amener bébé chez un ostéopathe. On ne le dit pas assez, mais dans ses premiers mois et ses premières années, un enfant tombe beaucoup et reçoit des chocs pouvant créer des gênes par la suite. L’ostéopathie permet de replacer et de corriger en douceur ce qui lui fait mal et qui ne serait pas visible par un médecin. Elle peut aider bébé à dormir et à se détendre.

Comment aider bébé à bien dormir ?

Cela peut être difficile pour un parent de voir son bébé pleurer et ne pas dormir. Déculpabilisez, il y a toujours des solutions ! Pour aider votre bébé, la première chose à faire est de l’écouter. Écoutez ses pleurs et entraînez-vous à les décoder. Demandez-vous : que veut-il me dire ? a-t-il faim ? soif ? sommeil ? mal ? Il existe autant de pleurs que de besoin chez bébé et il est tout à fait capable de vous dire lorsqu’il a besoin de vous. 

Instaurez un rituel du soir

Les rituels permettent d’installer de bonnes bases de sommeil pour que l’enfant acquière une autonomie de sommeil. Les rituels, routines et répétitions sont bénéfiques pour les petits, ils les aident à structurer leur journée et les rassurent. Si l’enfant pleure à l’heure du coucher, c’est peut-être parce qu’il appréhende la séparation, ou qu’il y a eu des événements dans sa journée qui l’ont contrarié. Il ne veut peut-être pas être seul, ressent du stress et de l’abandon. Dans ces moments-là, un temps calme plein de tendresse lui fait du bien. On peut se dire qu’il faut laisser un bébé pleurer le temps qu’il s’endorme. Cependant, si le bébé reste seul, son stress augmente et il ne retrouve pas sa sérénité. Il s’endormira, certes, mais d’épuisement et non paisiblement.

Pour aider bébé à régler son sommeil, et à trouver un rythme, vous pouvez dès la naissance débuter votre rituel du soir. Il s’agit simplement de prendre quelques instants (entre 10 et 20 minutes quotidiennes) pour se retrouver ensemble, lui dire des mots doux, lui faire des câlins et des bisous, écouter avec lui une berceuse ou lui raconter une histoire. Ces moments à deux, ou à trois sont des temps privilégiés entre l’enfant et ses parents. Ce sont ces temps qui remplissent le « réservoir affectif » de l’enfant (terme imagé généralement employé pour décrire le besoin d'amour, d'affection, d'attention, de l'enfant). Ce « réservoir » est nécessaire au petit pour l'apaiser, lui donner un sentiment de  sécurité et pouvoir l’endormir paisiblement.

En effet, pour régler le rythme de l’enfant, il faut trouver un équilibre entre le temps de qualité passé ensemble et le temps de sommeil. Il faut que bébé ait suffisamment de moments de bonheur avec vous pour accepter de se séparer de vous le temps d’une nuit. Alors on ne s'économise pas sur les câlins, les berceuses, les attentions, les jeux chantés, passez des moments privilégiés en tête-à-tête avec lui. Tous ces moments complices renforceront son lien d’attachement et lui permettront de se sentir en sécurité.

Cette transition douce l’aidera à passer de l’animation de la journée, au calme et à la solitude de la nuit. Ce moment ensemble lui apprennent à accepter la séparation nocturne plus facilement.

Notez aussi que si un enfant pleure, crie ou a du chagrin en fin de journée, c’est peut-être parce que son "réservoir affectif" est vide. Il cherche alors à obtenir l’attention de ses parents par tous les moyens. Enfin, si bébé se réveille la nuit, cela peut aussi être parce que son réservoir affectif n’a pas été assez rempli la veille et qu’il a besoin de vous. Il pleure la nuit car il sait que ses parents seront disponibles pour lui.  

La boite à histoires, une précieuse alliée ;)

Lorsque l’enfant grandit, le temps du coucher sonne la fin des jeux, ce qui peut le frustrer. N’hésitez pas à le prévenir en amont : « encore 10 minutes et on va au dodo… encore 5 minutes et après il sera l’heure de se coucher ». De cette façon, l’enfant peut anticiper le temps qui lui reste et se préparer mentalement à laisser ses jeux. Il en sera d’autant moins frustré.

Vous pouvez faire correspondre la fin des jeux avec le moment du temps calme avant d’aller dormir. Pendant ces moment proposez lui d’écouter ensemble une histoire apaisante avec sa conteuse, lisez-lui un livre, fredonnez des chansons douces en le mettant au lit. L’enfant doit associer le coucher avec un temps agréable partagé avec les parents, et comprendre que dormir est agréable, que ce n’est pas une punition. Si vous êtes de la team "va dans chambre" quand il a fait une bêtise, il est recommandé de dissocier la punition du moment d'aller au lit. 

On ne va pas se raconter des histoires (à dormir debout ? ) : une journée de parents, rythmée par le combo crèche-trajet-boulot-RE trajet-courses-lessive-diner-dodo laisse souvent peu de place à la patience et à l'imagination pour faire du temps calme un instant enchanteur. Et dans ces moments de solitude du parent qui ne connaît ni les paroles des comptines ni une chanson douce, avouons que la Conteuse Joyeuse est l'alliée inespérée qui sauve mille et un dodos ! Cette boite à histoires ne se substitue pas à l'interaction parents-enfants, mais contribue à ce moment en y ajoutant du merveilleux. Car dans chacune des conteuses Joyeuse, les petites oreilles retrouveront les essentiels de l’enfance : des classiques et des créations, racontées par des plumes et des voix facétieuses, qui jouent avec les mots et les situations pour faire rire, émouvoir, éveiller… Elles ne racontent pas QUE les histoires, elles les font vivre !

Vous aussi profitez des bienfaits de la Conteuse : laissez-vous bercer quelques instants par une pause douceur méritée en compagnie de bébé ! Mimez les personnages, fredonnez cet air qui vous rappelle votre propre enfance.   

Pour ce qui est de l’histoire du soir, on recommande pour les bébés et jusqu’à 2 ans de petites histoires mettant en scène des situations que l’enfant expérimente dans sa vie quotidienne. Il pourra s’identifier plus facilement, contrairement aux histoires dont les personnages merveilleux ne lui évoquent rien et qui conviennent mieux aux plus grands. Les histoires du soir sont relativement courtes, elles ne dépassent en général pas 15 minutes, mais elles sont très importantes pour l’enfant. Elles l’aident à se détendre, à se calmer et à s’endormir.

Où et comment faire dormir bébé ?

Pour la sieste, comme pour la nuit, il est recommandé de placer bébé dans son propre lit, dans un environnement calme. Les lits des adultes, les coussins, tapis et fauteuils ne sont pas adaptés pour un bon sommeil (sauf si vous êtes un chat 😁). Les habitudes et les répétitions ont du bon : elles aideront bébé à s’endormir car son cerveau associera les actions aux lieux. Par exemple, dans le lit, on dort, mais sur le tapis d’éveil, on joue ! Pour dormir, il n’a pas besoin d’avoir la tête relevée ni calée par des coussins, serviettes, cale-bébé ou réducteurs de lit. Cela pourrait l’empêcher de bouger pendant son sommeil et même gêner sa respiration. 

Bébé n’a pas besoin de grand-chose pour bien dormir, un matelas ferme de préférence, un pyjama, une gigoteuse (pas de couette ni de drap avant 3 ans), une pièce tempérée (entre 18 et 20°C) et régulièrement aérée et une berceuse bien sûr !

Neo parents, la tentation est grande de vouloir garder son nouveau né à ses côtés : un bon compromis peut-être d'aider bébé à s'endormir juste à côté de vous puis de le replacer doucement dans son berceau sans qu'il ne se réveille (défi Koh-Lanta...) pour un sommeil sécurisé et de qualité.

Pour ce qui est de la nuit, l’Organisation Mondiale de la Santé recommande le cododo. Il s’agit de dormir avec son bébé, ni plus ni moins. Pour cela, les parents peuvent installer le lit de bébé dans leur chambre, à côté ou contre leur lit (en évitant directement le lit du parent car les adultes bougent la nuit, et dans ce cas pensez aux berceaux spécial cododo). Cette façon de dormir, longtemps tabou et controversée est reconnue aujourd’hui pour ses bienfaits à la fois sur le bébé mais aussi sur les parents. Il y a beaucoup d’avantages dont le principal est l’allaitement nocturne facilité. Le risque de mort subite diminué (encore une fois ne pas faire dormir bébé dans votre lit car l’adulte en phase de sommeil profond « oublie » la présence de bébé à ses côtés). Et enfin bébé est plus serein et se sent en sécurité. Il synchronise son sommeil sur la respiration de ses parents. Bébé dort mieux et plus longtemps, ses parents aussi et tout le monde récupère !

Et quand l’enfant grandit, à partir de six mois environ, on réduit le cododo pour qu’il apprenne à dormir dans sa chambre, au calme. 

Le dodo de bébé, c’est comme une recette de cuisine, il y a la base (sécurité avant tout) puis chacun a sa façon, qui sera la meilleure pour lui 😊. Il y a cependant une règle à respecter pour la sécurité de bébé, toujours le coucher à plat sur le dos que cela soit pour la nuit ou pour les siestes (même très courtes) de la journée. Cette position permet de réduire très fortement le risque de mort-subite du nourrisson les premiers mois.

L'équipe Joyeuse